Un projet d’appellation réservée pour le fromage à poutine du Québec

Depuis sa création dans les années 60 et en quelques décennies seulement, cet aliment emblématique du patrimoine québécois a connu une ascension fulgurante et a su se tailler une place à l’extérieur des frontières du Québec. Tout d’abord, elle a fait son entrée dans les autres provinces canadiennes via les chaînes de restauration rapide, puis elle a ensuite réussi à percer à l’extérieur des frontières canadiennes, un peu partout sur le globe! Aujourd’hui, elle se retrouve dans plusieurs pays et continents où de nombreux restaurants offrent ce plat traditionnel québécois. 

Cette expansion au niveau international offre une opportunité à l’industrie laitière du Québec de se démarquer et de développer différents marchés aussi bien au Québec et au Canada qu’à l’extérieur du pays, le tout en faisant connaître et reconnaître le fromage à poutine québécois, élément central de la poutine et produit issu du patrimoine et de la culture québécoise. En mai 2021, un premier sondage a permis de valider l’intérêt de l’industrie pour le développement d’une appellation réservée pour le fromage à poutine du Québec. 

En 2021, à la suite de la confirmation de l’intérêt de l’industrie pour un projet d’appellation réservée, le conseil d’administration du CILQ a décidé d’approfondir sa réflexion sur le sujet et a donné son aval à deux projets :  

• une étude de caractérisation du fromage à poutine du Québec (2022) ; 

• une étude d’opportunité pour un projet de reconnaissance de ce produit (2024). 

Début 2023, l’étude permettant de caractériser le fromage à poutine du Québec a été finalisée. Celle-ci a démontré que le développement d’une appellation pour le fromage à poutine est possible au Québec. 

Quant à l’étude d’opportunité pour la reconnaissance du fromage à poutine du Québec, elle vient tout juste d’être finalisée. Ce mandat a été confié à messieurs Maurice Doyon, Rémy Lambert et Lota Dabio Tamini, de l’Université Laval. Cette étude comprend plusieurs volets : l’analyse de l’environnement d’affaires et des marchés potentiels, l’évaluation de l’outil d’appellation le plus approprié, l’analyse de l’impact d’un tel outil sur les parties prenantes ainsi que des recommandations sur les suites à donner au projet. 

À la fin du mois de mars 2025, le comité aviseur du CILQ, spécifiquement créé pour ce projet, se rencontrera pour recevoir les résultats de l’étude et discuter avec les chercheurs de ces résultats. Cette rencontre sera également l’occasion pour les membres du comité d’émettre leurs recommandations quant aux prochaines étapes de ce projet.  

En vertu de la Loi sur les appellations réservées et les termes valorisants (LARTV), une appellation réservée est un droit de propriété intellectuelle public défendu par l’État québécois au bénéfice de l’ensemble de la société. Seules les entreprises qui respectent le cahier des charges homologué de l’appellation et dont les produits sont inscrits auprès d’un organisme de certification accrédité disposent d’un droit d’usage. 

Une appellation réservée a trois principaux objectifs : 

• Protéger le patrimoine culturel; 

• Garantir la provenance d’un produit; 

• Promouvoir le produit. 

Il est à noter qu’une appellation réservée est un outil de reconnaissance disponible pour l’industrie mais que d’autres véhicules existent également en vertu de la Loi sur les marques de commerce canadiennes.