Notre point de vue sur la situation du lait jeté.

COVID-19 – La situation du lait au Québec

L’industrie laitière vit actuellement une réalité hors du commun. La semaine dernière, les producteurs de lait ont été dans l’obligation de jeter quelques centaines de milliers de litres de lait. Cette situation pourrait encore se produire cette semaine et s’aggraver au cours des prochaines semaines. Cette situation est très malheureuse, mais l’ensemble de la filière met tout en œuvre pour éviter de jeter du précieux lait.

La dure réalité à laquelle nous faisons face est que malgré tous les efforts investis par les producteurs et nos membres, les transformateurs laitiers, l’arrêt de plusieurs secteurs non essentiels tel que les restaurants, hôtels et institutions (écoles, bureaux, etc.) a engendré la diminution soudaine de 35 à 40 % de la demande en produits laitiers. Cela implique qu’entre 20 et 25 millions de litres de lait par semaine doivent trouver un nouveau débouché. Néanmoins, à l’heure actuelle, nous avons été en mesure d’éviter de jeter la vaste majorité de ce lait grâce à un effort concerté entre les producteurs, les transporteurs et les transformateurs de lait.

Comme on le sait, le processus de lactation de la vache ne peut être interrompu une fois qu’il est en court. Ainsi, le niveau de production à la ferme sera ajusté, mais cela prendra quelques semaines avant de se concrétiser. D’ici là, différentes actions sont réalisées pour éviter de jeter le lait en surplus. D’une part, les transformateurs laitiers produisent le plus possible en avance et entreposent davantage leurs produits laitiers, et d’autre part, les producteurs, les transporteurs et transformateurs s’associent pour donner des produits laitiers aux banques alimentaires autant qu’ils le peuvent.

Soulignons également que les besoins des consommateurs sont pleinement répondus à l’heure actuelle. Il peut y avoir des tablettes d’épicerie moins garnies qu’à l’habitude, mais cette situation est due au manque d’employés en raison de l’épidémie. Certaines épiceries peinent ainsi à remplir les tablettes de produits aussi rapidement qu’il le faudrait, et ce, bien qu’elles mettent tout en œuvre pour s’assurer de répondre à la demande de leurs clients. Il n’y a donc pas aujourd’hui un manque de produits laitiers au Québec.

Par conséquent, en attendant que la production à la ferme s’adapte à cette nouvelle réalité, c’est avec un immense regret que nous sommes contraints de jeter une certaine quantité de lait cru, que nous n’avons pas été en mesure de transformer, entreposer ou donner avant qu’il ne périsse.

Soyez assurés que tous les efforts sont actuellement déployés pour mettre en place rapidement des programmes et mécanismes qui limiteront autant que possible le gaspillage de lait dans ce contexte totalement unique et inattendu que nous vivons.