Grippe aviaire – État de la situation (mars 2025)

Rappel

Depuis quelques années, le secteur avicole est aux prises avec le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). Ce virus a décimé plusieurs élevages de volailles et plusieurs oiseaux sauvages à travers le pays. Dans la dernière année, ce virus a également été répertorié dans des troupeaux laitiers de plusieurs états américains. Bien que non létale pour la majorité des bovins touchés, ce virus doit être étroitement surveillé puisqu’il se retrouve dans le lait des vaches atteintes par le virus. La pasteurisation du lait inactive toutefois le virus, ce qui rend le lait pasteurisé tout à fait sécuritaire à la consommation.

 

À l’heure actuelle, malgré le fait que ce virus soit présent dans le secteur avicole canadien, aucun cas n’a été répertorié dans un troupeau laitier du Canada ou du Québec. Les autorités gouvernementales suivent toutefois la situation de près afin de pouvoir réagir rapidement si des cas étaient découverts au pays.

Derniers développements

En décembre 2024, la Food and Drug Administration (FDA) a lancé une mission d’échantillonnage de fromages au lait cru affinés pendant 60 jours. L’objectif de cette étude était de vérifier s’il y a des traces d’IAHP viable dans ces fromages affinés pendant 60 jours. Le premier échantillon a été prélevé le 2 janvier 2025 et les collectes d’échantillons devraient se terminer à la fin du mois de mars 2025. En date du 10 mars 2025, 110 échantillons sur les 299 prévus ont été prélevés. Sur ces 110 échantillons, 96 se sont révélés négatifs (ce qui signifie que le virus H5N1 n’a pas été détecté dans les échantillons analysés), et les 14 autres sont toujours en cours d’analyse. Les résultats définitifs sont attendus au courant du printemps.

Toutefois, une  étude menée par l’université Cornell suggère que le processus de vieillissement à lui seul pourrait ne pas être efficace pour éliminer le H5N1 viable dans le fromage au lait cru.

Selon un article de la FDA, d’autres recherches ont quant à elles démontré que le fait de chauffer le lait cru à 54°C (130°F) pendant au moins 15 minutes ou à 60°C (140°F) pendant au moins 10 secondes inactive le H5N1 dans le lait cru. De plus, des chercheurs ont déterminé que la fabrication de fromage au lait cru non traité thermiquement à un pH de 6,6 ou 5,8 n’inactive pas le H5N1, alors qu’un pH de 5,0 entraîne une inactivation rapide du H5N1. Des recherches supplémentaires sont toutefois nécessaires pour déterminer si l’ajustement du pH serait une intervention envisageable.

Source : FDA 

Les acteurs de l’industrie laitière québécoise et canadienne suivent l’évolution de ces études de près afin d’être en mesure de réagir rapidement et adéquatement si des cas positifs se manifestaient sur leur territoire. 

L'industrie laitière canadienne se prépare

Depuis quelques mois, de nombreux tests de dépistages, faits aléatoirement, sont effectués dans des citernes de lait livrées dans différentes usines québécoises et canadiennes. Tous les tests effectués sont négatifs, ce qui est très encourageant. 

En plus de cet exercice de surveillance, des exercices sont également faits afin de préparer la réaction de la filière à un cas positif. La semaine dernière, des exercices de simulation de cas positifs détectés au sein de troupeaux laitiers ont effectivement eu lieu dans les différentes provinces du Canada. Cet exercice a été organisé par l’ACIA, les ministères agricoles et les offices de mise en marché de l’ensemble des provinces canadiennes. Au Québec, cet exercice a démontré que les protocoles de retranchement mis en place au sein des PLQ sont efficaces et opérationnels.

La filière laitière québécoise se mobilise 

Dans les derniers mois, la filière laitière québécoise s’est mobilisée afin de créer deux nouveaux comités dont l’un est responsable de définir un protocole de gestion et de coordination du lait provenant d’un troupeau positif à l’IAHP. Le CILQ participera activement aux travaux de ce comité dans les prochaines semaines afin que le Québec ait une procédure efficace, prête et complète pour réagir en cas de gestion de crise. 

Le deuxième comité récemment mis en place vise quant à lui à établir les normes de protection à instaurer par les entreprises de production et de transformation pour les employés jugés à risque. Dans ce comité, le MAPAQ et la santé publique travaillent conjointement avec les partenaires de l’industrie afin de préparer la mise en place de mesures adéquates dans les différentes entreprises du Québec. 

Le CILQ poursuit bien évidemment aussi son travail de collaboration avec ses partenaires de l’industrie. Il communiquera auprès de ses membres les résultats des travaux des différents comités ainsi que les protocoles de gestion du lait et de protection des employés, dès que ceux-ci seront finaux.