Filière laitière – réduction des GES
Mise à jour du dossier environnement de la Filière laitière – réduction des GES
En 2019, le Conseil des Industriels laitiers du Québec (CILQ), Agropur et les Producteurs de lait du Québec (PLQ) adoptaient le plan stratégique de la filière laitière. Ce plan couvre la période 2020-24 et l’un des axes importants de ce plan concerne le développement durable. 🌱
Pour mettre en œuvre cet axe central du plan stratégique, le comité de gouvernance de la planification stratégique a défini les objectifs et les moyens stratégiques suivants :
Objectif #1 – Faire un portrait de la situation actuelle
Moyen stratégique :
- Définir l’empreinte environnementale laitière québécoise et la stratégie pour se fixer des objectifs et réduire les impacts environnementaux de cette filière.
Objectif #2 – Élaboration d’un plan de réduction des impacts environnementaux
Moyens stratégiques :
- Définir les objectifs de réduction des gaz à effet de serre pour la filière;
- Élaborer et mettre en œuvre un plan d’action pour atteindre l’objectif de réduction;
- Se doter de moyens pour mesurer régulièrement la progression du secteur vers son objectif.
Afin de s’attaquer à l’objectif #1 du plan visant à faire un portrait de la situation actuelle, l’action mise en œuvre fut la réalisation d’une analyse du cycle de vie de la filière englobant la production et la transformation laitière. Celle-ci fut complétée en janvier 2023 et s’en est suivi l’exécution de l’objectif #2 du plan, soit l’élaboration d’un plan de réduction des impacts environnementaux. Un comité filière a également été créé, réunissant des représentants des producteurs, des transformateurs, de Lactanet, du Centre d’expertise fromagère du Québec (CEFQ),de Novalait, du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation de Québec (MAPAQ) et d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC).
La filière a décidé de mettre en tout premier point de ce plan l’emphase sur la réduction des gaz à effet de serre (GES). Cette orientation s’explique principalement par les éléments suivants, soit que
- la plupart des grands transformateurs laitiers se sont déjà engagés à atteindre des cibles d’émissions de leurs GES, incluant celles de leurs fournisseurs sur l’horizon 2030;
- les Producteurs laitiers du Canada se sont également engagés à ce que les émissions des fermes laitières canadiennes soient carboneutres d’ici 2050.
Il faut cependant comprendre que la réduction des GES représente des défis particulièrement importants sur les fermes. Une approche collective sera ainsi nécessaire pour financer l’introduction de nouvelles pratiques de réductions des GES à la ferme et pour supporter les producteurs à réduire l’empreinte carbone de leur lait.
Dans ce contexte, un mandat précis fut octroyé au comité filière mentionné ci-dessus et à ses membres, soit celui de:
- Évaluer les méthodes possibles de mise en place d’un système de compensations volontaires intégrées des réductions des émissions de GES dans l’industrie laitière;
- Évaluer les options incitatives à la ferme qui permettraient de contribuer à réduire l’empreinte carbone sur les fermes laitières et qui sont bénéfiques pour la filière;
- Faire une analyse comparative des différentes options.
Il est devenu rapidement clair que toute solution devra permettre la réduction d’émissions et la séquestration de carbone au sein de la filière laitière québécoise et que ces réductions de GES devront être conservés à l’intérieur de cette dernière pour les bénéfices de tous.
Un certain nombre de considérations guident les discussions dans le programme en devenir par la filière. Ceux-ci sont importants et misent sur les caractéristiques fondamentales du système laitier canadien. Ainsi, le programme de la filière prendra en compte les éléments suivants :
- La mise en place d’un programme évolutif et robuste pour répondre aux besoins des 25 prochaines années, cela pour se prémunir des considérations de transparence, rigueur, divulgation, crédibilité (écoblanchiment), et double comptage;
- Une approche collective et précompétitive pour toutes les entreprises de transformation et aucune différenciation du lait livré aux transformateurs, donc un pool de lait aux attributs carbone identiques pour tous;
- Une contribution équitable pour tous;
- Des charges administratives minimales pour les producteurs;
- Une optimisation du financement permettant des changements de pratiques au niveau de la ferme en minimisant les frais administratifs pour les producteurs;
- Une complémentarité avec les programmes gouvernementaux d’aide financière déjà existants afin d’optimiser le financement du programme;
- Un programme à la fois compétitif, notamment envers les autres marchés du carbone, et simple pour l’adoption par les producteurs;
- Une mise à l’échelle canadienne éventuellement, critère particulièrement important pour demeurer compétitif;
- L’obtention de la reconnaissance d’organismes comme SBTi. Ce dernier est l’organisme qui assure le suivi des engagements pris par les transformateurs;
- L’exploration de critères pouvant assurer une équité entre les fermes selon le niveau d’émissions au temps zéro.
La filière s’est associée avec les Producteurs laitiers du Canada (PLC), la Commission canadienne du lait (CCL) et l’Association des transformateurs de lait du Canada (ATLC) avec l’objectif de réfléchir à un déploiement canadien. Elle compte mettre en œuvre un projet pilote en 2025 pour définir :
- Les paramètres et la structure de financement;
- Les critères de rétribution des producteurs (incitatifs basés sur l’intensité et/ou sur la mise en place de bonnes pratiques);
- Le coût et les ressources nécessaires aux opérations du programme de réduction des GES;
- La méthodologie permettant de suivre la progression des émissions moyennes de CO2 par ferme au Québec.
Nous vous tiendrons informé de l’évolution des démarches et des résultats obtenus.