Comité canadien de gestion des approvisionnements en lait
Travaux du Comité canadien de gestion des approvisionnements en lait (CCGAL)
Le CCGAL s’est rencontré le 18 juin dernier afin de discuter de l’avancement de ses différents dossiers, notamment celui sur les scénarios du surplus structurel de solide non-gras (SNG) et celui sur le développement de la politique d’usine de dernier recours (UDR) du programme sur la croissance des marchés.
Surplus structurel de solide non-gras
Lors du CCGAL de mars dernier, la CCL a fait un portrait de la situation du surplus structurel de SNG. Depuis plusieurs années, ce surplus structurel est un sujet fréquemment discuté au CCGAL. Avec une capacité restreinte de transformation et une limite d’exportation de poudre de lait écrémé et de concentré de protéine laitière, le système laitier canadien se retrouvait avec un important volume de SNG non valorisé. Les producteurs du P10 ont mis ce sujet de l’avant afin de trouver différentes solutions pour stimuler l’utilisation de ce surplus. En mai 2023, la CCL a d’ailleurs déposé une stratégie pour ces surplus structuraux. La CCL fait désormais état de ce surplus aux membres du CCGAL sur une base annuelle.
Dans les dernières années, en raison des améliorations effectuées par les producteurs laitiers (génétique et alimentation animale) et des ajustements apportés à la politique de paiement, la composition du lait a considérablement changé au Canada. Le lait livré aux transformateurs a une teneur en matière grasse en constante augmentation et cela a pour effet d’avoir un ratio en SNG/M.G à la baisse. La combinaison de ces deux facteurs a pour effet de faire diminuer les surplus de SNG et, du même coup, de diminuer la pression sur les besoins de transformations de ce surplus à court terme.
Toutefois, cette augmentation de la teneur en M.G et la diminution du ratio SNG/M.G a aussi un effet sur le volume de lait produit par les producteurs. En effet, le système laitier canadien étant basé sur les besoins en matière grasse du marché canadien, le quota des producteurs est émis en kg de matière grasse. Une augmentation de la teneur en matière grasse dans le lait a donc pour effet de diminuer le volume de lait produit puisque les producteurs ont besoin d’une moins grande quantité de lait pour atteindre leur quota de production. De son côté, l’approvisionnement aux entreprises est basé sur le volume de lait à la ferme. Depuis plusieurs mois, le secteur de la transformation fait donc face à un manque de volume de lait afin de satisfaire la demande à travers le Canada, mais la situation est particulièrement difficile au Québec.
Lors de la rencontre du CCGAL du 18 juin, la CCL a présenté aux membres une analyse sur l’évolution théorique du taux de M.G et du ratio SNG/M.G au cours des 10 prochaines années. Selon les projections de la CCL, le système laitier se dirige vers un changement majeur. Le système étant actuellement aux prises avec des surplus de SNG, il pourrait dans le futur faire face à un surplus de crème. L’objectif derrière cette présentation était d’amorcer des discussions sur la teneur en M.G et le taux de SNG/M.G idéal au Canada afin de servir le marché canadien dans son ensemble et d’avoir le lait disponible pour y répondre.
Les réflexions se poursuivront au niveau du comité du secrétariat en vue de bonifier cette analyse et d’essayer d’identifier une teneur en M.G et un ratio de SNG/M.G idéaux au niveau national ou régional afin de satisfaire les besoins du marché canadien.
De son côté, le CILQ estime qu’il ne serait pas souhaitable d’établir des cibles pancanadiennes puisque les réalités du secteur de la transformation sont différentes d’une région à l’autre. Ainsi, le CILQ soutien que les cibles devraient être régionales.
Politique d’usine de dernier recours
Lors du CCGAL de juin dernier, la CCL a également fait un bref survol de la politique d’UDR prévue dans le programme de croissance des marchés. Une session informative spéciale du CCGAL avait également été planifiée en mai dernier afin de présenter la politique pour la première fois et de recueillir les commentaires des différentes parties autour de la table. Cette politique a été développée au courant de la dernière année par le comité des marchés du P10.
L’objectif de cette politique est de doter les différentes régions du pays d’usines de dernier recours qui pourront traiter les surplus de lait cru et écrémé qui peuvent survenir à différents moments durant l’année. La politique d’UDR fonctionnera sur un processus d’appel d’offres de la part des transformateurs afin de conclure des ententes de 2 ans. Les entreprises obtenant des contrats recevront une compensation d’un maximum de 14 $/hl sur la capacité de transformation mis à la disposition des producteurs en tant qu’UDR. Le financement de ce programme proviendra de l’ensemble des producteurs du P10.
Les commentaires recueillis lors de la rencontre du CCGAL serviront aux membres du comité du secrétariat afin de bonifier la politique de l’UDR lors de leurs prochaines rencontres. L’objectif est d’arriver avec une recommandation finale lors du CCGAL de septembre prochain.