CA CONJOINT DU CILQ ET DE L’ODC

CA CONJOINT DU CILQ ET DE L’ODC

Le 30 septembre et le 1er octobre derniers s’est tenue une rencontre conjointe des conseils d’administration du Conseil des industriels laitiers du Québec (CILQ) et de l’Ontario Dairy Council (ODC) à Montréal. Les présidents et directeurs généraux du Western Dairy Council (WDC) et de l’Association des transformateurs laitiers du Canada (ATLC) ont également participé à la rencontre.

Objectifs de ces rencontres annuelles

Ces rencontres annuelles visent à permettre aux administrateurs de ces associations de comprendre les points de vue de chacune des associations sur certains sujets d’intérêt commun. Ces rencontres se veulent également un moment de partage d’informations et d’acquisition de connaissances, en plus d’être des occasions toutes désignées pour tisser et renforcer les liens entre les administrateurs de ces associations. En effet, ces événements sont souvent précédés d’une courte activité sociale pour permettre aux participants de fraterniser.

À l'ordre du jour de la rencontre de septembre dernier

Cette année, la rencontre a permis de faire le point sur les discussions commerciales entre le Canada et les États-Unis et sur le processus de révision de l’ACÉUM prévu pour 2026. Pour discuter de cet enjeu, les associations ont reçu Monsieur Martin Moen, sous-ministre adjoint associé pour le commerce international et responsable du dossier Canada/É.-U. pour Affaires mondiales Canada. Le dossier de la protection de la gestion de l’offre a été au centre des échanges avec le sous-ministre. Selon les dires de celui-ci, le Canada maintiendrait le cap et aurait toujours l’intention de protéger la gestion de l’offre.

Un autre sujet à l’ordre du jour était la négociation entre les producteurs et les transformateurs sur le remplacement de la Stratégie nationale sur les ingrédients. Convenue entre les producteurs et transformateurs laitiers canadiens en 2017 et modifiée en 2020 pour se conformer à l’ACÉUM, cette stratégie est échue depuis juin 2023. Cette entente prévoyait le lancement d’un processus de renégociation à son échéance. Aujourd’hui, tous sont d’accord pour lancer ce processus de négociation afin de bonifier le système laitier canadien et de l’adapter aux défis que le secteur laitier aura à relever dans les prochaines années. Les participants au CA conjoint du CILQ et de l’ODC ont profité du moment pour se mettre à niveau sur ce qui motive les transformateurs à s’impliquer dans ce processus de négociation et sur les prochaines étapes à suivre pour assurer le lancement de cet exercice de négociation, voire de discussions, avec les producteurs pour éliminer les irritants du système laitier actuel et l’adapter aux défis du futur.

 

Lors de leur rencontre, les dirigeants du CILQ et de l’ODC ont également abordé les sujets suivants : ⬇️

 

1. L’établissement d’un équilibre entre les besoins du marché en matière grasse et les besoins de lait liquide du secteur fromager et du yogourt

La composition du lait produit à la ferme en matière grasse a augmenté de façon substantielle depuis les deux dernières années. Ce changement dans la composition du lait à la ferme a un effet négatif sur le volume de lait produit (les quotas des producteurs étant basés sur la matière grasse, moins de volume de lait est nécessaire pour produire la même quantité de matière grasse). Ce phénomène nouveau met à risque l’approvisionnement des fabricants de yogourt et de fromage.

 

2. La mise en application du nouveau Code de conduite pour le secteur des produits d’épicerie

La présidente et arbitre du Code de conduite d’épicerie/Canada Grocery Code, madame Karen Proud, est venue faire une mise à jour sur la mise en œuvre de ce nouveau code. Il reste toutefois encore un peu de travail pour compléter sa mise en application.

 

3. L’empreinte carbone du secteur laitier et la gestion de la réduction de l’empreinte à la ferme

Les PLC ont fait le point sur les travaux en cours sur cet enjeu. Le CILQ a, quant à lui, fait le point sur les objectifs de la filière québécoise et sur les travaux réalisés jusqu’ici pour alimenter la discussion nationale et pour faciliter l’adoption d’un système de gestion des crédits carbone associés à la réduction de GES à la ferme. Rappelons que la filière québécoise milite pour la mise en œuvre d’un système collectif de gestion de ces crédits carbone afin que ceux-ci demeurent dans la filière laitière. Malgré l’unanimité des acteurs québécois sur cet enjeu, l’unanimité n’est pas encore acquise au niveau national, et ce, malgré les efforts des PLC.

 

4. La modernisation de la collecte sélective et des systèmes de consigne au pays

La rencontre du 1er octobre a été une occasion pour sensibiliser les administrateurs aux enjeux associés à la mise en œuvre au Canada du concept de « Responsabilité élargie des producteurs » (REP) quant aux emballages qu’ils mettent en marché. L’échange a permis de sensibiliser les administrateurs à la croissance quasi exponentielle des coûts des systèmes de collecte sélective et de consignation au pays (coûts assumés par les entreprises mettant en marché des produits de consommation). Les administrateurs ont mis en lumière la nécessité de viser une plus grande harmonisation entre les provinces sur ce dossier.

 

5. Les travaux du groupe de travail des quatre associations de transformateurs laitiers

À l’initiative de l’ATLC, un groupe de travail formé de représentants des quatre associations de transformateurs laitiers du pays réfléchit depuis quelques années à la manière de restructurer les associations de transformateurs. L’objectif initial visait à évaluer la possibilité de réduire les coûts d’association totaux et d’augmenter le pouvoir d’influence des transformateurs laitiers canadiens. La présidente de ce groupe de travail a fait le point sur les travaux et a présenté un projet de nouvelle structure de gouvernance des associations. Ce projet est toujours à l’étude par le groupe de travail. Le CILQ s’est retiré de cette réflexion et suit ces discussions à titre d’observateur.

 

6. L’harmonisation nationale des systèmes de déclaration de l’utilisation du lait

À la demande du PDG de l’ODC, le CILQ a fait le point sur les demandes du Québec dans ce dossier. D’une part, le Québec constate l’impossibilité pour les transformateurs et les producteurs de convenir d’une gouvernance d’un futur système national de déclaration d’utilisation du lait. D’autre part, le Québec souhaiterait que l’on tente d’utiliser le même logiciel de déclaration d’utilisation du lait dans toutes les provinces canadiennes. En conséquence, le Québec a déposé une demande d’acquisition du système ontarien de déclaration de l’utilisation du lait afin de l’implanter au Québec, dans le respect des règles de gouvernance du secteur laitier québécois fixées par le cadre réglementaire. Cette demande pourrait toutefois faire face à certains enjeux légaux et corporatifs selon certains participants à la rencontre.